Machiavel, dont Nietzsche admirait la « volonté de voir la raison dans le réel et non dans la morale » est encore l'objet de bien des interprétations. La monarchie devient alors une tyrannie : les citoyens les plus puissants se révoltent contre le roi, le renversent, et instituent une aristocratie. On lui reconnait un statut de précurseur des sciences politiques, de par l'empirisme et la dimension pratique de son oeuvre. C’est bien à travers son ouvrage Mein Kampf, mon combat, que l’on peut trouver des similitudes entre Hitler et Machiavel. La vertu est donc effort de lucidité en des circonstances particulières, effort intellectuel à l’œuvre dans le concret de l’histoire. » Machiavel a eu beaucoup de responsabilités très vite, et très jeune, tout comme Emmanuel Macron : à vingt-neuf ans, Machiavel obtenait un poste stratégique au Grand Conseil, organe souverain de Florence. A première vue, le rapprochement n’est pas simple car ce dernier est un homme non-violent, contrairement à Machiavel. Les pôles de la pensée de Machiavel portent des noms : fortuna et virtù. Find books Friedrich Meineke, historien allemand du XXème siècle, a écrit : « La dénaturation de la pensée de Machiavel en une doctrine du machiavélisme s’explique par l’oubli, consécutif au recul de la mentalité néo-païenne après le sac de Rome, du but moral de sa politique, la régénération de l’antique virtu du peuple italien (...) Le prince nouveau qui devait reconstruire l’Etat et restaurer ainsi l’ancien esprit romain, se trouva réduit à la figure de l’usurpateur et interprété, par la suite, à travers les catégories traditionnelles de la tyrannie. Nous avons vu comment les concepts de fortuna et de virtu étaient extrêmement modernes, en montrant que le Prince, ou aujourd’hui le Président, étaient soumis à une fortune, ou plus familièrement au hasard, à la chance ou à la malchance, et que c’était en fonction de leur virtuosité qu’ils géraient ça au mieux, ou au plus mal. C’est dans Les Discours que cet idéal démocratique est de loin le plus visible : « La multitude est plus sage et plus constante qu’un prince. Enfin, Machiavel peut, sous de nombreux prismes, être comparé à notre Président actuel, Emmanuel Macron. » (Dans Fragments Posthumes, page 288). Retrouvez toutes les phrases célèbres de Machiavel parmi une sélection de + de 100 000 citations célèbres provenant d'ouvrages, d'interviews ou de discours. Machiavel Source Pour plusieurs, Machiavel est associé aux dictateurs. Ainsi, la légitimité du pouvoir se fonde selon Machiavel sur l’image du souverain face à son peuple : cette adhésion est donc passionnelle et non rationnelle. Il y a une véritable dualité entre le peuple et les « grands » comme l’auteur les appelle, c’est-à-dire la classe supérieure. Toutefois, l’aristocratie tourne à l’oligarchie car les aristocrates finissent par gouverner pour leur bien privé. La dernière partie de l’étude l’analysera de trois façons : d’abord à travers l’avis des philosophes concernant la pensée de Machiavel, ensuite en désignant et décrivant des hommes qui ont pu suivre des préceptes dictés par la pensée machiavélienne, et potentiellement lire l’auteur d’une mauvaise manière. Ce qui distingue le prince des « grands », c’est que ces derniers cherchent à assouvir leurs désirs de manière immédiate : dans l’oppression du peuple. Mais Machiavel s’en défend lui-même : « Mon seul crime a été de dire la vérité aux peuples comme aux rois ; non pas la vérité morale, mais la vérité politique ; non pas la vérité telle qu’elle devrait être, mais telle qu’elle est, telle qu’elle sera toujours. Dédié au Prince Laurent de Médicis au XVIème siècle, cet ouvrage a été conçu comme un guide pour l'action des despotes de la Renaissance. Cet état de fait apporte des ambiguïtés dans la pensée de Machiavel : par exemple, au XXème siècle, certains portèrent sa pensée jusqu’à son paroxysme. Ses pensées restent donc extrêmement ambiguës, et toujours à la limite du non-recevable. ... il est hyperpragmatique Machiavel dans Le Prince. Ils avaient été utilisés avant lui, sporadiquement ; mais c'est lui qui en a fait des concepts opératoires, porteurs d'un pouvoir organisationnel tel qu'ils ont inauguré, à partir de lui et pour la première fois, une élaboration de l'univers politique qui porte désormais son estampille. En outre, la modernité est évidente dans sa lucidité à envisager un Etat sécularisé où le divin n’est jamais mentionné. Dans son Traité politique, nombre de ses idées concordent avec ce dernier : pour lui également, ce sont l’efficacité et le pouvoir qui doivent être atteints pour bien gouverner, et notamment pour bien gouverner l’Italie. Pour reprendre les expressions d’Aristote, l’homme est donc à la fois un animal politique (zoon politikon) : il faut assumer son animalité et la mettre au profit de la politique. C’est la crainte des souvenirs passés qui maintient cette démocratie stable. En outre, Le Prince fut écrit par son auteur dans un contexte d’exil après le coup d’Etat rétablissant le pouvoir des Médicis. C’est l’intérêt collectif qui gagne. Selon Machiavel, la politique est impensable si l’on nie la liberté, c’est pourquoi, de manière quelque peu hasardeuse, il octroie 50% de libre-arbitre à l’homme. L’ouvrage, écrit en 1513, a été publié à titre posthume en 1532. Ici, les critiques ne sont pas étonnantes puisqu’elles représentent la majorité des critiques qui ont pu lui être adressées, à commencer par son cynisme. » Cette phrase fut écrite par l’historien français Jean-Jacques Chevalier (Dans Hitler Adolph, Encyclopaedia Universalis, page 5943). À partir de sa publication en 1532, l’œuvre connaît un succès important : une quinzaine d’éditions seraient en circulation après une vingtaine d’années , alors que les premières traductions françaises paraissent dès 1553 . » (Traité politique, Garnier Frères, page 39). Du fait de son nombre, il ne repose pas uniquement sur les caprices et passions d’un seul et unique individu. » (dans Dictionnaire philosophique, Garnier-Flammarion, page 278). Rousseau, contrairement à Machiavel, ne croit pas en l’homme intrinsèquement méchant. différences entre ‘Les Discours’ et ‘Le Prince’, mais également à la question de sa contribution à l’émergence du républicanisme. La tâche du politique est de comprendre l’état du corps social et contrôler son propre désir : celui de dominer. De ce fait, le peuple renverse l’aristocratie et institue une démocratie : le gouvernement de tous pour tous. Le Prince de Machiavel est le livre des républicains (...) Machiavel était un honnête homme et un bon citoyen ; mais, attaché à la maison des Médicis, il était forcé dans l’oppression de sa patrie, de déguiser son amour pour la liberté. Rousseau (1712-1778), rend également hommage à Machiavel, en le dédouanant de son adjectif péjoratif d’immoral et en le qualifiant de républicain : « En feignant de donner des leçons aux Rois, il en a donné de grandes aux peuples. La conception traditionnelle de l’œuvre de Machiavel est proche de l’ana-lyse proposée par Leo Strauss dans son ouvrage consacré au Florentin. Toutefois, ce qu’il écrivit dans La jeune Inde, S. Ganesan Publisher, pages 132-133, est stupéfiant tant cela contraste avec ses préceptes de non- violence, faisant donc écho à Machiavel et légitimant sa pensée : « Je crois vraiment que là où il n’y a que le choix entre la lâcheté et la violence, je conseillerais la violence (...) C’est pourquoi je préconise à ceux qui croient à la violence d’apprendre le maniement des armes. Les concepts de fortuna et de virtu sont absolument modernes, permettant de ne pas mettre la totalité des conséquences des actions sur le dos du chef d’Etat. Enfin, cette puissance ne peut être garantie que par une politique motivée par, à la fois, un retour au commencement et une appétence pour la fondation. C’est son observation du pouvoir de l’Intérieur et de ses défauts qui ont motivé Machiavel à écrire cet ouvrage. Nicolas Machiavel - Le Prince Nicolas Machiavel - Le PrinceLe Prince est un traité politique écrit au début du xvie siècle par Nicolas Machiavel, homme politique et écrivain florentin, qui montre comment devenir prince et le rester, analysant des exemples de l'histoire antique et de l'histoire italienne de l'époque. Dans le chapitre vingt-cinq du Prince, Machiavel se pose la question du libre-arbitre. Le Prince écrit par le diplomate et philosophe florentin Nicolas Machiavel demeure d'une étonnante actualité dans la période de crise politique que connaît notre époque. Ses idées politiques ont mis en place les fondements de la politique moderne. Sa virtuosité seule n’est pas assez grande pour qu’il puisse contourner la fortune. Machiavel, Nicolas - Le Prince | Machiavel Nicolas | download | Z-Library. Dédié au Prince Laurent de Médicis au XVIème siècle, cet ouvrage a été conçu comme un guide pour l'action des despotes de la Renaissance. Nicolas Machiavel a revolutionné la pensée politique. Sa seule corruption possible étant l’anarchie, état de fait n’ayant encore jamais aboutit dans nos démocraties, alors que la corruption de la monarchie en tyrannie ou de l’aristocratie en oligarchie ont été maintes et maintes fois pratiquées. Malgré l’énumération faite précédemment sur les encensements de la pensée du théoricien, d’autres philosophes restèrent sceptiques, comme Rousseau ou encore Merleau-Ponty, ce dernier écrivant : « Comment le comprendrait-on ? Il y a une humilité machiavélienne dans l’action à réapprendre. Il ne sera publié qu’en 1532, cinq ans après la mort de son auteur. Machiavel fascine, mais le visage qu'on lui donne tient à une étrangeté de sa pensée vis-à-vis de la tradition que l'on comprend mal. Les idées de Machiavel influencent encore les politiciens et les analystes politiques d'aujourd'hui. C’est sans conteste que le prince de Bismarck (1815-1898) a partagé les mêmes convictions que Machiavel, c’est-à-dire le goût pour l’autorité, pour la violence et pour la puissance. Cette citation est très juste : la pensée de Machiavel, au fil des décennies, a peu à peu dévié. Lisez le TOP 10 des citations de Machiavel pour mieux comprendre sa vie, ses actes et sa philosophie. L’auteur insiste sur la nécessité de s’attirer et de préserver l’amitié du peuple pour le prince. Ce n’est pas moi qui suis le fondateur de la doctrine dont on m’attribue la paternité, c’est le coeur humain. La politique du mal est incomprise et réfutée. Cette étude a donc tenté de comprendre dans un premier temps les concepts phares du théoricien, tels que la légitimité du pouvoir, l’efficacité nécessaire à sa conservation et enfin les besoins d’un retour au commencement pour le bien et la puissance d’une cité et de son prince. Sa volonté était de réunifier l’Allemagne « par le fer et le sang ». On n’aime pas ce penseur difficile et sans idole. C’est selon Platon aux philosophes que doit être confiée la politique. La question du peuple est donc au coeur de la pensée machiavélienne. » Ici, tout est dit. 2 GENÈSE DE L’ŒUVRE En quelques mois, à la fin de l’année 1513, Nicolas Machiavel rédige le Prince, en italien. De 1498 à 1511, il occupe les fonctions de secrétaire de chancellerie à Florence. Nicolas Machiavel. Toutefois, ses ouvrages restent encore indéterminés et de ce fait, une source sans fond dans l’analyse du fait contemporain. Nicolas Machiavel est un penseur humaniste italien de la Renaissance, philosophe, théoricien de la politique, de l'histoire et de la guerre, né le 3 mai 1469 à Florence, en Italie et mort le 21 juin 1527 dans cette ville. » Ainsi, Machiavel ne pense pas les dirigeants comme des hommes tout- puissants mais comme des hommes simples qui subissent une fortune qu’ils ne peuvent pas totalement contrôler. Book. » Encore une fois, on peut rapprocher ce phénomène à Macron, qui fut un témoin privilégié (ministre de l’Economie, de l’industrie et du Numérique de 2014 à 2016) pendant le mandat de François Hollande. La démocratie part de ce même principe : de la confiance établie par les théoriciens dans le gouvernement du peuple par le peuple. Il fut absolument précurseur de la laïcité. Ce rapport n’est pas si évident à l’époque de Machiavel alors qu’il l’est absolument aujourd’hui. La rencontre de ces deux notions permet d'en comprendr… Ici, Rousseau excuse donc l’aspect immoral de la théorie de Machiavel en la contextualisant : l’auteur ne pouvait faire éclore objectivement et à la vue de tous son amour pour la liberté et a été obligé de la déguiser. LE PRINCE | Machiavel Nicolas | download | Z-Library. Il n’y a pas de vertu sans occasion et d’occasion sans vertu. Le choix seul de son exécrable héros manifeste assez son intention secrète ; et l’opposition des maximes de son livre du Prince à celle de ses Discours sur Tite-Live, et de son Histoire de Florence, démontre que ce profond politique n’a eu jusqu’ici que des lecteurs superficiels ou corrompus. » Cette citation représente en elle-même toute une partie de la modernité introduite par Machiavel : en pariant sur l’intelligence collective et sur la légitimité du peuple à se gouverner lui-même. Enfin, Machiavel peut, sous de nombreux prismes, être comparé à notre Président actuel, Emmanuel Macron. Machiavel reprend la typologie aristotélicienne des régimes politiques en les historisant : il montre que l’histoire conduit d’un régime à un autre. La monarchie devient ensuite héréditaire et les descendants du premier monarque ne retrouvent pas forcément dans les successeurs les qualités nécessaires à l’art de gouverner. Nietzsche considère Machiavel comme une exception, comme un des seuls théoriciens ayant été capable de contourner le nihilisme, concept nietzschéen de la destruction de la morale et de la civilisation, engendrée par la modernité. Cependant, le prince comprend qu’on ne peut pas gouverner un peuple en l’opprimant immédiatement. il le sera plus encore que le prince le plus estimé par sa sagesse. Cependant, les limites du penseur persistent : à être trop cynique et pessimiste, une lecture rapide peut amener à de très mauvaises interprétations de l’auteur. La virtuosité la plus haute selon Machiavel est l’impétuosité car elle devance le temps et fait parfaitement concorder fortune et vertu : en faisant advenir quelque chose dont on est le maitre. Le princedoit conserver le pouvoir autant qu’il peut ; il peut ainsi user dela force, de la ruse, de la violence ou dissimuler pour y parvenir,le but étant d’être effi… On revient alors à la conception de Machiavel vue lors de la première partie de l’étude : ce qui fait qu’un régime politique se dégrade, c’est l’oubli de son commencement. Dès le chapitre dix-neuf du Prince de Machiavel, on peut lire une préférence de l’auteur en faveur du régime démocratique : « Un peuple qui commande sous l’empire d’une bonne constitution, sera aussi stable, aussi prudent, aussi reconnaissant qu’un prince ; que dis-je ? Dans les textes de Machiavel, la question de la guerre est souvent l’horizon même de la question de la politique. Les mots sont très forts : surhumain, divin, transcendant. » (dans Notes sur Machiavel : Communication au congrès « Umanesime e scienza politica », Gallimard, pages 343-364). De même, Voltaire préface l’Anti- Machiavel de Frédéric II afin d’insister sur son désaccord profond avec le théoricien : « Je crois rendre service aux hommes en publiant l’Essai de critique sur Machiavel (...) Un homme donne au monde des leçons d’assassinat et d’empoisonnement et son traducteur ose nous parler de sa dévotion ! Pourtant, la réalité sociale et historique est fabriquée quotidiennement avec de multiples intentions allant dans des directions différentes et le résultat n’est contrôlé complètement par personne, même les plus puissants. C’est à travers la constitution d’une puissante armée que le prince a fait preuve de sa puissance et de sa capacité à faire la guerre. Le 500e anniversaire du Prince (1513) invite à explorer la conception de la négociation chez Machiavel, telle qu’elle apparaît dans ses différentes œuvres, rédigées après avoir effectué de nombreuses missions diplomatiques. Il ne sera publié qu’en 1532, cinq ans après la mort de son auteur. Ainsi, la légitimité du pouvoir se fonde selon Machiavel sur l’image du souverain face à … Dans la même lignée, ses pensées républicaines ont été de réelles prémisses à la construction de la démocratie. Le Prince [Machiavel] 1 PRÉSENTATION Le Prince [Machiavel], ouvrage de Machiavel, connu sous son titre italien, Il Principe, ou son titre original en latin : De Principatibus. On s’accommoderait d’un cynisme qui nie les valeurs ou d’un naïf qui sacrifie l’action? Le Prince s’inscrit dans un contexte historique compliqué, celui du morcellement politique d… Download books for free. La naissance de la pensée politique moderne, rationaliste et réaliste, porte le nom de Niccolò Machiavelli. L’étude se fera de manière chronologique. Moïse, Sésostris, Salomon, Lysandre, Philippe et Alexandre de Macédoine, Agathocle, Tarquin, Jules César, Auguste et même Néron, Charlemagne, Théodoric, Clovis, Hugues Capet, Louis XI, Gonzalve de Cordoue, César Borgia, voilà les ancêtres de mes doctrines » (de Maurice Joly, dans Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu ou la politique de Machiavel au XIXème siècle par un contemporain). », Notes sur Machiavel : Communication au congrès, Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu ou la politique de Machiavel au XIXème siècle par un contemporain, Valmy, république, danton, robespierre, révolution, nation, France, brunswick, Kellermann, clivage, gauche, droite, Macron, politique, partis. La première partie de l’étude publiée jeudi 12 mars 2020 a permis de situer les bases de la pensée de Machiavel afin de pouvoir s’appuyer dessus dans le comparatif avec les faits politiques d’aujourd’hui. Cette évidence est moins présente chez Adolf Hitler (1889-1945). Faut-il parler d’immoralisme pur de l’auteur ou d’une déformation philosophique à travers les époques ? Le machiavélisme est donc né avant d’être réellement mis au monde par Machiavel, puisque le machiavélisme est inhérent aux actions des hommes, étant défini comme recours à la ruse. Cette alliance, aujourd’hui, c’est la démocratie. Suite de l’étude jeudi prochain…, Education, Education nationale, école, rpublique, scolaire, Trump, 2020, USA, America, amerique, Etats-Unis, Etats Unis, Biden, Sanders, democrates, républicains, obama. C’est à travers ces concepts clés que le dictateur se rapproche donc de Machiavel. Peut-être pourront-ils donc nous éclairer mieux quant à la réelle interprétation pouvant être faite des écrits de Machiavel. Spinoza écrit à quel point le théoricien a laissé derrière lui un grand héritage qui doit être connu et appliqué par tous : « De quels moyens un Prince omnipotent, dirigé par son appétit de domination, doit user pour établir et maintenir son pouvoir, le très pénétrant Machiavel l’a abondamment montré (...) Et je suis d’autant plus disposé à juger ainsi de ce très habile auteur qu’on s’accorde à le tenir pour un partisan constant de liberté et que, sur la façon dont il faut la conserver, il a donné des avis très salutaires. En outre, ses théories ont également pu être mises en pratique concrètement, dans les faits. La conservation du pouvoir, quant à elle, est possible par la puissance possédée par le souverain. Enfin, nous verrons que, si la pensée de Machiavel amenait les prémisses d’une démocratie, elle avait toutefois de nombreuses limites. Machiavel dans son bureau, par Stefano Ussi (1894), galerie nationale d'art moderne et contemporain, Rome. Il dégage ainsi la figure légendaire du " prince ", ce souverain modèle dans le sens où il a tout compris des moindres rouages de la façon de gouverner. Machiavel dans son bureau, par Stefano Ussi (1894), galerie nationale d'art moderne et contemporain, Rome. Il se verra confier, également, des missions politiques très importantes, où il se chargera des affaires étrangères notamment avec la France, l’Allemagne, l’Espagne.