Lettre d'Amarna adressée par Burna-Buriash II de Babylone à Akhenaton (ou Toutankhamon) d’Égypte. Mais plus largement le cadre structurant la société et l'économie de la Mésopotamie antique est la maisonnée (é/bitu(m), termes qui signifient « maison » avec en gros les mêmes acceptions qu'en français), comme l'oikos de la Grèce antique, qui administre son propre domaine, les palais étant les centres des domaines royaux, les temples des domaines des dieux, certes disposant des domaines les plus vastes, mais coexistant avec les domaines privés avant tout aux mains des élites, dont l'importance croît à partir du début du IIe millénaire av. Au IIIe millénaire av. Dans le cadre institutionnel des temples et palais, les agriculteurs peuvent être organisés en équipes de laboureurs rémunérées par des rations lorsqu'ils travaillent sur des champs en régie directe, mais quand ils sont des fermiers exploitant un champ contre redevance le modèle est plus celui de l'exploitation familiale pratiquant une agriculture de subsistance ; la gestion indirecte semble avoir été prépondérante à partir du début du IIe millénaire av. J.‑C. Cette population pratique un nomadisme de type pastoral, se déplaçant avec ses troupeaux, mais il est courant qu'une partie de la communauté cultive des champs et occupe des villages au moins une partie de l'année : on parle donc plutôt de « semi-nomadisme ». Une dizaine d'années plus tard, c'est au tour du roi Hammurabi de Babylone (1792-1750) de mener une série de conquêtes qui le voient défaire les autres royaumes majeurs de la Mésopotamie (Larsa, Eshnunna, Mari) et se tailler un royaume à la mesure de ceux d'Akkad et d'Ur III[42]. Le Tigre et l’Euphrate débouchent au nord par un delta marécageux. Un basculement se produit dans la seconde moitié du XIVe siècle av. British Museum. Cela est illustré les nombreuses déportations de vaincus entreprises à l'échelle de l'empire, la mise en place d'un réseau de provinces et de communications plus efficace, l'érection de capitales de plus en plus vastes manifestant la puissance de l'empire, et en fin de compte la mise en place de rapports politiques et culturels plus intenses entre ce centre et les périphéries qu'il domine[67]. Au IVe millénaire av. Ils en gardent le contrôle jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, et la création des Émirats-arabes-unis. ») qui relate les affrontements du dieu Ninurta contre une armée de monstres de pierre, et la Descente d'Inanna aux Enfers dans lequel la déesse Inanna cherche à devenir la reine des Enfers, sans succès ; ce mythe connaît plus tard une traduction raccourcie en akkadien. J.‑C. Les habitats deviennent plus importants durant les phases suivantes, d'abord la période de Hassuna (v. 6500-6000 av. Il n'y a sans doute plus à cette période de locuteurs du sumérien, en revanche les dialectes akkadiens restent bien présents au Sud comme au Nord. Ce constat se confirme par la suite. J.-C., l'opposition géographique et culturelle entre Basse et Haute Mésopotamie s'est complétée d'une division politique, entre deux États dominants ces ensembles, sans être pour autant rivaux. Tête en alliage cuivreux d'un roi d'Akkad retrouvée dans le temple d'Ishtar de Ninive, vers 2250 av. J.-C. Musée du Louvre. Les capitales néo-assyriennes ont généralement deux citadelles, une servant de centre politique et religieux, l'autre d'arsenal. par une phase de régionalisation culturelle, marquée par le recul de l'influence méridionale (période de Djemdet-Nasr dans le Sud, Ninive V dans le Nord, culture de la « céramique écarlate », Scarlet Ware, dans la Diyala)[33]. F. Joannès, « Administration royale », dans, B Lafont, « La société sumérienne - 1. J.-C. Penn Museum. Celles qui ne répondent pas à ces caractéristiques ne sont pas des dignes représentantes de la gent féminine et de la féminité, et s'exposent à des critiques et punitions[119]. Épée recourbée en bronze portant une inscription du roi Adad-nerari Ier (1307–1275 av. Seizième tablette de la liste lexicale HA.RA = hubullu sur les pierres et objets en pierre. Les épées plus longues et légères font leur apparition à la fin du IIe millénaire av. V. 2400 av. Empreinte de sceau de la période kassite (Nippur, fin du XIVe siècle av. La culture de Samarra (v. 6200-5700 av. La plupart ont un espace central (couvert ou pas), d'autres sont constituées d'une suite de salles. J.-C.). Certains ont une aspect comique. J.-C., mais cela correspond à une réalité démographique et culturelle plus ancienne, puisque même avant cette époque les pays situés au nord de Nippur, jusqu'en Haute Mésopotamie et en Syrie, sont dominés par des populations parlant des langues sémitiques très proches[59]. Depuis le dernier maximum glaciaire, voici environ 1 8 000 ans, les espaces littoraux du golfe Persique et du golfe d'Oman ont connu de considérables changements, même si ceux-ci ont été relativement lents et progressifs, plus sensibles à l'échelle du siècle, voire du millénaire, qu'à celle de la décennie. J.‑C. Tablette d'Uruk, enregistrant une livraison de produits céréaliers pour une fête de la déesse Inanna, v . J.-C.) voit le développement d'une statuaire, servant pour représenter le pouvoir politique (le « roi-prêtre »), et une première forme de narration sur bas-reliefs apparaît sur le vase d'Uruk, représentant sur plusieurs registres une procession d'offrandes tournées vers une divinité (sans doute la déesse Inanna)[151]. Copie du texte sapiential Ludlul bēl nēmeqi. Il est surtout impliqué dans des guerres pour la domination de la Syrie, qui l'opposent un temps à l'Égypte, et régulièrement aux Hittites. La déesse Allat accompagnée des déesses Manat et Al-Uzza, Hatra. Elles pouvaient être amenées à diriger des domaines des palais et des temples (surtout les reines et princesses), et ceux-ci étaient généralement gérés par un personnel féminin. Archers assyriens à l'assaut d'une ville, bas-relief du palais de Khorsabad. Cet article présente la liste des principaux fleuves du monde, en indiquant pour chacun d'eux la zone géographique qu'il traverse, la mer dans laquelle il se déverse, le débit moyen mesuré à l'embouchure, sa longueur totale et la surface de son bassin versant. J.-C., British Museum. Tablette partiellement illustrée compilant des problèmes géométriques concernant des calculs de volumes, avec leur solution. Copie de la Liste royale sumérienne (« prisme Weld-Blundell ») provenant de Larsa, XIXe siècle av. Au XIIIe siècle, les Mongols y établissent leur influence. J.-C. Musée du Louvre. [87] Des animaux et plantes ont continué à être intégrés à l'agriculture mésopotamienne par la suite, essentiellement des apports extérieurs tels que le sésame au IIIe millénaire av. De nos jours les deux fleuves fusionnent pour former le Chatt-el-Arab qui se jette dans le Golfe, mais durant l'Antiquité le littoral était situé plus au nord et a progressé vers le sud avec l'accumulation des dépôts d'alluvions. voit la poursuite de ces formes d'art. Apparition de l’État et de l'impérialisme, Les institutions et l'organisation économique, Civilisations et royaumes de la Mésopotamie, « Du reste, cachées derrière ce terme unique (, « Selon les époques, les régions de ce pays ont ainsi reçu différentes appellation telles que Haute Mésopotamie ou Assyrie au nord, « Akkad », « Sumer », « Babylone » ou « Chaldée » au sud. L'exercice de la justice est une des principales prérogatives du souverain, autorité judiciaire de dernier ressort, qui devait être selon les conceptions mésopotamiennes à la fois le garant de l'ordre établi, mais aussi celui qui répare les situations injustes. ... (1507-1559), a exploré la Louisiane, le Texas, le Nord du Mexique et le fleuve … British Museum. British Museum. British Museum. [133] Les lettrés mésopotamiens ont développé au fil du temps des textes techniques de plus en plus complexes, que les historiens désignent comme des « séries ». David Bensoussan. J.‑C. Les 2 fleuves forment le Chatt al-Arab, qui se jette dans le golfe Persique. Les rois assyriens conduisent au IXe siècle av. Le roi est entouré de « ministres » l'aidant dans ses tâches, et dirigeant une administration gérant ses terres, le prélèvement des taxes, la justice locale, etc.[70]. ], le golfe est également appelé « golfe de Bassorah » d'après Bassorah, ville d'Irak[5]. Début du IIe millénaire av. qui se retrouvent notamment dans l'impressionnant matériel funéraire des tombes royales d'Ur (v. 2500 av. J.-C., d'autres par la conquête de l'empire perse par Alexandre le Grand (331-323 av. J.-C. Pergamon Museum. Les sols préhistoriques de cette région sont en général enfouis sous le limon charrié par les fleuves, où ont été noyés lors de la remontée des eaux consécutive à la fin de la glaciation, ce qui rend difficile l'identification des premiers villages méridionaux[25]. J.‑C. Pergamon Museum. De la même manière l'élevage institutionnel était plutôt géré de façon indirecte, mais aussi parfois de façon directe[95]. Bien que les succès les plus éclatants soient à mettre au crédit des Assyriens (notamment la prise de Babylone par Tukulti-Ninurta Ier, 1244-1208), aucun des deux ne prend durablement le dessus sur l'autre[47]. Maîtres de tous les humains, ceux-ci, lorsqu'ils sont insatisfaits par le comportement de certains d'entre eux, les punissent en envoyant des « démons » qui les rendent malades, à moins qu'ils ne se chargent eux-mêmes de la tâche. Ils s'attellent à repeupler et redynamiser les campagnes et villes méridionales qui avaient été désertées précédemment, et ne sont pas impliqués dans des conflits majeurs à cette période[45]. La Basse Mésopotamie, est formée là où les deux cours des fleuves se sont rapprochés. J.‑C. En octobre 2018, l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), en tant qu'agence des Nations unies, enregistre « golfe Persique » dans un certificat officiel basé sur l'« Arrangement de Lisbonne » concernant la protection des appellations d'origine et leur enregistrement international. J.-C. des expéditions militaires dans toutes les directions, parvenant jusqu'à la Méditerranée à l'ouest et en Babylonie au sud, réprimant de façon brutale ceux qui refusaient de verser le tribut qu'ils exigeaient. une grande maîtrise technique. Les plantes cultivées et les animaux domestiques en Mésopotamie reposaient sur le socle développé au début du Néolithique au Moyen-Orient, dans les foyers levantin et anatolien : céréales (orge, blé), ongulés (ovins, caprins, bovins, suidés). Femme de l'élite sumérienne, probablement la fille d'Ushumgal prêtre de Shara, v. 2900-2700 av. Sippar, British Museum. Dans le Nord, l'éclatement politique est encore plus fort, mais le royaume de Mari joue souvent les premiers rôles[39]. J.-C., musée du Louvre. J.-C.) et aux lettres d'Amarna mises au jour en Égypte (milieu du XIVe siècle av. J.-C.) est caractérisée par le développement de l'art des bas-reliefs sur orthostates, repris de l'art syro-anatolien, qui sert avant tout à orner les palais des capitales (Nimroud, Khorsabad, Ninive), et constitue un très riche champ d'étude. Cette mobilité des paysages et des milieux a été particulièrement forte entre 1 8 000 et 6 000 BP, lors de la grande remontée transgressive du niveau marin, mais il est difficile d'… La séparation que l'on effectue entre astronomie et astrologie est inconnue des Anciens mésopotamiens, comme pour beaucoup d'autres peuples avant l'époque moderne. J.-C) commémorant la restauration de l'Ekur, grand temple du dieu Enlil à Nippur. Quiz #4. J.-C.). J.-C. British Museum. Inscription royale du roi Hammurabi de Babylone (v. 1792-1750 av. Le terme Mésopotamie vient du grec Μεσοποταμία / Mesopotamía, de μέσος / mésos, « entre, au milieu de », et ποταμός / potamós, « fleuves », littéralement le pays « entre les fleuves ». Elle est accompagnée d'un riche mobilier (meubles, bijoux, chars, bateaux), le « trésor » du temple, et dispose de nombreux serviteurs, membres du clergé dont plusieurs ont le privilège de pouvoir accéder à l'espace le plus sacré de la résidence divine, l'accès aux temples étant interdits au peuple. Elle correspond pour sa plus grande part à l'Irak actuel. ), considérée comme un tournant majeur dans ces évolutions, est couramment comprise « par le haut » comme une période de constitution des institutions étatiques et urbaines avec l'émergence d'une élite plus imposante et mieux structurée que par le passé, une lecture « par le bas » insiste sur la mise en place d'une aliénation et d'un asservissement des catégories dominées et dépendantes des institutions[107], et d'autres grilles de lecture évoquent l'accaparement des surplus par l'élite, appuyée par une domination idéologique[108], ou encore des « humains domestiqués » par les systèmes gestionnaires des institutions et leurs administrateurs[109]. J.-C.) qui prit la capitale parthe Ctésiphon et descendit jusqu'au Golfe Persique, avec l'ambition de reconquérir l'empire d'Alexandre. J.‑C. Musée de l'Oriental Institute de Chicago. Sceau-cylindre en hématite avec son impression sur argile, représentant des griffons et des ibex disposés de façon symétrique autour d'un disque ailé, type « élaboré » du Mittani, v. 1400-1300 av. La civilisation mésopotamienne prend ses racines dans les évolutions amorcées au Néolithique à partir du Xe millénaire av. J.-C. du palais nord-ouest de Nimroud. Il y a plusieurs récits de création des humains par les dieux (anthropogonies) en Mésopotamie, qui ont pour point commun d'expliquer que les dieux ont créé les humains de manière à en faire leurs esclaves/serviteurs chargés de leur entretien. Des marchés à ciel ouvert se trouvent ailleurs dans les villes, notamment au niveau des portes. Le souverain a besoin de leur aide puisque la fonction royale est aussi une fonction religieuse (le roi étant parfois lui-même considéré comme un prêtre). Il y a différentes façons de devenir esclave : s'il ne s'agit pas d'esclaves de naissance, la majorité sont des prisonniers de guerre, et on trouve également des personnes libres tombées en servitude à cause de dettes impayées (ce qui peut n'être que temporaire). La « civilisation de Kish » d'I. Babylonie, v. 1800 av. Ils sont un apport inestimable pour aider à mieux approcher la vie quotidienne des anciens mésopotamiens. Où situer la limite finale à l'histoire mésopotamienne ne fait pas l'objet de consensus : certains s'arrêtent à la conquête de l'empire néo-babylonien par le roi perse Cyrus II en 539 av. des différents royaumes mésopotamiens. Ces Araméens parviennent ensuite en Basse Mésopotamie où ils causent également des troubles. Les quelques ensembles de textes de la période laissent deviner la coexistence de deux groupes ethniques dominants en Basse Mésopotamie, un occupant majoritairement les régions les plus méridionales, le pays appelé durant les époques suivantes Sumer et parlant une langue sans parenté connue, le sumérien, et un autre occupant surtout la partie septentrionale, le pays désigné aux époques suivantes Akkad et parlant une langue sémitique, l'akkadien. IXe siècle av. Les plus grands pays du Golfe persique sont regroupés dans l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et contrôlent l’acheminement grâce aux pétroliers géants, ou par des oléoducs en liaison avec la Méditerranée et la mer Rouge, permettant d’éviter le passage par le détroit d'Ormuz et le canal de Suez. Il en existe un nombre extrêmement varié : syllabaires, vocabulaires, listes thématiques, listes bi- ou trilingues (donnant la traduction d'un mot dans plusieurs langues), etc. Figurines féminines en terre cuite, Ur, période d'Obeid (v. 5200-4200 av. J.-C. Musée des beaux-arts de Lyon. J.-C. British Museum. J.-C.). J.-C., de l’Égypte jusqu'à l'Iran), auquel succède l'empire babylonien, dernier grand royaume mésopotamien antique. En 2019, les États-Unis, l'Arabie saoudite, l'Australie, les Émirats arabes unis et le Royaume-Uni forment une coalition maritime contre l'Iran[9]. J.‑C., la grande séparation est celle entre le pays de Sumer et le pays d'Akkad. Tablette de distribution de ration, période d'Uruk récent (v. 3300-3100 av. Sur tout son cours mésopotamien, l’Euphrate reçoit deux affluents réguliers : le Balih et le Habur. Cela correspond grosso modo à la Djezireh des géographes arabes médiévaux et dans la terminologie actuelle à la Haute Mésopotamie. se met en place plus clairement la séparation Nord/Sud de la Mésopotamie entre le royaume d'Assur et celui de Babylone, qui prévaut pour les siècles suivants et délimite deux espaces politiques et culturels distincts (mais toujours en forte interaction, et dont les langues sont des variantes de l'akkadien), l'Assyrie et la Babylonie. J.-C.) date l'une des plus remarquables stèles sculptées de la Mésopotamie, la stèle de victoire de Naram-Sîn, commémorant une victoire de ce souverain, dans une région montagneuse, composition marquée par la verticalité, dominée par un souverain qui a acquis un statut divin[155]. J.‑C. Le réseau de voies est généralement constitué de ruelles étroites, dont le tracé est souvent irrégulier et peu évoluer avec le temps. J.-C.) effectuée durant l'époque néo-babylonienne (VIe siècle av. Actuellement, le terme « Mésopotamie » est généralement utilisé en référence à l'histoire antique de cette région, pour la civilisation ayant occupé cet espace jusqu'aux premiers siècles de notre ère. la statuaire en albâtre représentant des personnages en position de prière se répand, et elle est très bien documentée grâce aux trouvailles effectuées sur les sites de la vallée de la Diyala[152] : ces objets, déposés dans des temples auprès des divinités, permettent de faire en sorte que les suppliques leur soient adressé en permanence, puisqu'on considérait qu'une statue recelait une parcelle de la personne qu'elle représentait. Plaque en bronze de protection contre la démone Lamashtu.